Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
le blog des Etudes Bourbonnaises

analyse des articles parus dans le bulletin de la société bourbonnaise des études locales

Actes du 73e congrès de la Fédération des Sociétés Savantes du Centre de la France : marches, limites, frontières en France centrale.

Publié le 9 Janvier 2019 par Dominique LAURENT

Martine Tandeau de Marzac, la vigne à Saint-Léonard-de-Noblat, limite dans le temps et sur le territoire, p. 31 à 39

Etudie l’histoire d’un vignoble comme il en exista du Moyen Age au milieu du XIXe siècle autour de toutes les villes, notamment dans notre région Montluçon et Moulins (où le vignoble commençait rue des Garsaults).

 

Sophie Krausz, Trois modèles de formation des territoires du néolithique à la fin de l’âge du fer dans le centre de la France (5000-50 a. C), p. 41 à 53.

La méthode employée pour étudier les limites entre les territoires des Carnutes, des Turons et des Bituriges et les caractéristiques de ces derniers, est intéressante, en ce sens qu’elle est transposable à la problématique des limites entre les Bituriges, les Eduens et les Arvernes (et aux Ambluarètes chers à David Lallemand).

 

Patrick Léger, L’origine des frontières entre pays lémovice, biturige et arverne dans l’actuel espace géographique du département de la Creuse, p. 55 à 67.

Tout comme dans l’article précédent, la problématique peut s’appliquer au département de l’Allier.

 

Guylaine Brun-Trigaud, La Marche : frontière et carrefour dans l’espace linguistique du domaine gallo-roman, p. 89 à 99.

Sujet pertinent à étudier dans une région, la Marche, qui qualifie une zone « frontière », les « marges » d’un territoire. Le département de l’Allier est également une zone de contact entre divers parlers d’oc et d’oïl.

 

Martine Larigaudière-Beijaud, Monastères et frontières : Grandmont et ses fondations, p. 95 à 99.

Le Bourbonnais comptait un prieuré de l’ordre grandmontain, le prieuré Saint-Jean en forêt de Grosbois. L’ordre fut créé par le diacre Etienne qui était originaire de Thiers. L’auteur remarque que les « celles » de l’ordre sont majoritairement situées en limites de paroisses et en outre au contact de plusieurs diocèses. L’auteur observe que les sites mis à disposition par les ducs d’Aquitaine, par ailleurs aussi rois d’Angleterre, ont un intérêt politique permettant d’avoir un droit de regard sur des marges mouvantes.

 

Jean-Pierre Surrault, Le Bas Berry (Indre actuelle) entre France d’oc et France d’oïl : essai de délimitation d’une frontière culturelle (XVes – XIXe s.), p. 101 à 112.

Voici une autre étude sur les limites linguistiques entre zone d’oc et zone d’oïl. L’auteur identifie un Berry « occitan » pour lequel existe un regain d’intérêt tant chez les politiques que chez les acteurs du tourisme. En ce qui concerne la sociabilité religieuse, l’auteur signale l’importante densité de confréries et l’existence de « reinages » : cérémonies destinées à élire les dignitaires des associations pieuses en fonction d’enchères. Cette institution est typique d’une culture rattachée à l’Occitanie. Tout comme l’est celle des « prêtres filleuls » ou prêtres communalistes. Le culte des morts s’exprime au travers des « lanternes des morts ». Notons que les communautés de prêtres filleuls, « nés et renés » dans la paroisse sont relativement nombreuses dans l’Allier et que des reinages y existent aussi (notamment à Neuvy). La limite entre Berry d’Oc et Berry d’Oïl peut en outre être matérialisée par la limite des vignobles.

 

Samuel Gibiat, De la Combraille aux Combrailles ou la résilience d’une identité territoriale de marches, p. 121 à 137.

La résilience identitaire, ou résistance de l’identité d’un territoire, est un sujet passionnant dans comme l’explique l’auteur « une société postindustrielle où les mouvements de population et les dynamiques socioculturelles européennes […] sont l’apanage d’aires métropolitaines de plus en plus exclusives et totalitaires ». La Combraille est avant tout une région naturelle d’un point de vue géologique. En dépit de son intégration administrative au Bourbonnais, à l’Auvergne et La Marche, une identité « brayaude » ressurgit à divers instants dans l’histoire, notamment quand il fut question de créer un département du Haut-Cher avec Montluçon comme chef-lieu. De nos jours, elle trouve à s’exprimer dans les nouvelles entités administratives que sont « communautés de communes » et les « pays ».

 

Didier Dubant, Le département de l’Indre pendant la Seconde Guerre Mondiale : une zone de repli, une marche ou une zone frontière ?,  p. 159 à 170

En juin 1940 est créée une nouvelle frontière : la ligne de démarcation. L’auteur de l’article étude l’impact qu’elle eut dans le département de l’Indre.

Elle n’a pas coupé le département en deux, le longeant par le nord, mais elle morcelle des exploitations agricoles, des bois et des communes. L’Indre, initialement éloignée des zones de combat devint une zone frontalière soumise à diverses tensions politiques : activité de résistants et de passeurs, atterrissages clandestins de la Royal Air Force jusqu’au 11 novembre 1942. Cette frontière intérieure est en outre restée très profondément ancrée dans la mémoire des français.

 

Philippe Goldman, Du centre de la France à la périphérie de la région Centre, p. 171 à 175

De centre de la France avec la présence du petit roi de Bourges à une marginalisation dans la création des nouvelles métropoles, les tribulations du Berry et du département du Cher dans l’espace français ! Une consolation : l’Allier est dans une situation pire encore !

 

Commenter cet article